Mali : Affirmation de la souveraineté minière grâce à un accord stratégique avec Barrick.

Mali : Affirmation de la souveraineté minière grâce à un accord stratégique avec Barrick.

Un signal fort a été envoyé aux marchés internationaux et aux observateurs de la scène géopolitique sahélienne. Ce lundi, le Mali et la multinationale minière canadienne Barrick ont officiellement annoncé la résolution de leur différend de plusieurs mois concernant l’exploitation du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, l’un des plus productifs au monde. Cette issue marque la fin d’une période de fortes tensions et ouvre un nouveau chapitre, salutaire pour la stabilité économique du pays.

La crise avait atteint son paroxysme lorsque les autorités maliennes avaient pris une série de mesures radicales. Le placement du site sous administration provisoire, la confiscation d’une partie de la production d’or et les interpellations de cadres de Barrick avaient cristallisé un conflit qui dépassait la simple relation d’affaires. Au cœur du litige : l’application rétroactive du nouveau code minier adopté par Bamako, qui réclamait à la compagnie plusieurs centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts. Barrick, de son côté, avait manifesté une réticence ouverte à se plier à ces nouvelles exigences, plongeant l’avenir de ce projet stratégique dans l’incertitude.

La résolution de ce conflit est bien plus qu’un simple accord commercial. Elle représente une victoire stratégique pour le Mali et incarne parfaitement la nouvelle doctrine économique défendue avec vigueur par les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali, à l’instar du Burkina Faso et du Niger, a engagé une reprise en main ferme et déterminée de la gestion de ses ressources naturelles. Cette volonté politique inébranlable de renégocier les termes de l’exploitation de son sous-sol vise à corriger les déséquilibres hérités du passé et à s’assurer que les richesses nationales profitent d’abord et avant tout au développement de la nation.

La fin de ce bras de fer envoie un message clair à l’ensemble du secteur extractif : l’ère des partenariats déséquilibrés est révolue dans le Sahel. Les États entendent désormais être des acteurs majeurs et respectés dans la chaîne de valeur de leurs propres ressources. Cet accord démontre qu’il est possible de concilier les intérêts légitimes des investisseurs étrangers avec le droit souverain d’un pays à bénéficier équitablement de ses richesses.

En conclusion, la paix retrouvée entre le Mali et Barrick est à saluer. Elle offre une bouffée d’oxygène pour l’économie malienne, garantit la continuité opérationnelle d’un site essentiel et sécurise des milliers d’emplois. Surtout, elle consacre la légitimité de la quête de souveraineté économique des nations sahélo-sahéliennes. Ce précédent heureux établit un cadre renouvelé et plus équitable pour les investissements miniers dans la région, où le partenariat doit désormais rimer avec respect mutuel et bénéfice partagé.

Amen K.

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