Cameroun : Un paysage financier en mutation, porté par des réformes structurelles ambitieuses.
Ces dernières années, l’État camerounais a engagé une série de réformes économiques profondes visant à moderniser son secteur financier et à en faire un levier plus efficace pour la croissance inclusive. Ces transformations, souvent impulsées en harmonie avec les cadres régionaux de la CEMAC, redessinent progressivement les contours de l’accès au crédit et de la stabilité monétaire.
Parmi les chantiers majeurs, figure en bonne place la consolidation et la professionnalisation du secteur de la microfinance. Conscient du rôle crucial que jouent ces établissements dans le financement des très petites entreprises, des agriculteurs et des populations des zones rurales sous-bancarisées, le gouvernement a soutenu un renforcement drastique de leur supervision. En synergie avec les autorités de régulation de la CEMAC, cette approche a conduit à un assainissement rigoureux du secteur. L’objectif est clair : éliminer les acteurs fragiles ou peu conformes pour garantir la pérennité, la sécurité des dépôts et la crédibilité à long terme de ce maillon essentiel de l’inclusion financière.
Parallèlement, les réformes s’attaquent à l’amélioration du climat des affaires et à la mobilisation des ressources internes. La digitalisation des services fiscaux, la simplification des procédures de création d’entreprise et les efforts pour lutter contre la corruption visent à stimuler l’investissement privé, tant local qu’étranger. Le développement des infrastructures, notamment dans les domaines de l’énergie et des transports, constitue un autre pilier de cette stratégie, cherchant à réduire les coûts de production et à améliorer la compétitivité des entreprises camerounaises.
Sur le front de la gouvernance économique, l’accent a été mis sur une gestion plus transparente et efficiente des finances publiques. Cela passe par une meilleure exécution du budget, une priorisation des investissements publics dans les secteurs productifs et un renforcement des mécanismes de contrôle. Ces mesures cherchent à restaurer la confiance des partenaires techniques et financiers tout en optimisant l’impact des dépenses de l’État sur le développement national.
Ces réformes, bien que parfois sources de turbulences à court terme comme le montrent les restructurations dans certains secteurs, s’inscrivent dans une vision à long terme. Il s’agit de construire une économie plus résiliente, moins dépendante des matières premières, et capable de créer une prospérité mieux partagée. Le chemin est exigeant, mais il trace la perspective d’un écosystème financier plus robuste et d’une croissance ancrée dans les réalités productives du Cameroun.
Amen K.
