Afrique : Télétravail mondial, une manne économique sous-exploitée sur le continent noir

Afrique : Télétravail mondial, une manne économique sous-exploitée sur le continent noir

Depuis la crise du Covid-19, le monde du travail a connu une transformation profonde, accélérant l’essor du télétravail et du nomadisme numérique. Ces professionnels, souvent indépendants, exercent leur activité à distance depuis n’importe quelle partie du monde, grâce à un simple ordinateur et une connexion Internet. L’Afrique, longtemps en marge de cette dynamique, commence à émerger comme une destination attractive pour ces travailleurs du numérique.

Selon la plateforme Nomads.com, le monde compte aujourd’hui plus de 80 millions de nomades numériques, dont la majorité est originaire d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. En moyenne, un nomade numérique gagne 124 000 dollars par an et dépense entre 1 000 et 3 000 dollars par mois dans le pays d’accueil. Une opportunité économique considérable pour les territoires hôtes.

Des villes africaines comme Le Cap, Marrakech, Dakar, Accra ou Nairobi attirent de plus en plus ces profils, séduits par le coût de la vie, l’authenticité culturelle et une connectivité Internet en progrès. L’Afrique dispose aujourd’hui d’un taux de couverture 4G de 71%, et la 5G se déploie progressivement dans plusieurs capitales.

L’essor du nomadisme numérique ne profite pas seulement aux étrangers. Une jeunesse africaine connectée adopte aussi ce mode de vie, notamment dans les métiers du digital (design, développement, marketing, etc.). Le nomadisme intra-africain gagne du terrain, facilité par des politiques de visa souples au Sénégal, Bénin, Rwanda, Ghana ou Kenya.

Plusieurs pays africains prennent des mesures concrètes. Maurice propose un visa Premium gratuit d’un an, le Cap-Vert exonère les nomades numériques de l’impôt, et l’Afrique du Sud a lancé un visa dédié avec un seuil de revenu minimum. La Namibie et le Kenya ont suivi en 2024.

Malgré ces avancées, l’Afrique reste en retrait par rapport à l’Amérique latine ou l’Asie du Sud-Est, plus agressives dans leur politique d’attractivité. Pourtant, avec seulement 2% des nomades numériques mondiaux (soit 1,6 million de personnes), le continent pourrait générer près de 20 milliards de dollars par an.

Pour capter ce potentiel, il faudra investir dans l’infrastructure numérique, simplifier les cadres juridiques et promouvoir activement les destinations africaines auprès de cette nouvelle catégorie de travailleurs mobiles. Le nomadisme numérique n’est pas une mode passagère : c’est une opportunité stratégique à saisir.

Amen K.

admin

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