Afrique : Transition énergétique, une réponse stratégique aux défis structurels

Afrique : Transition énergétique, une réponse stratégique aux défis structurels

Souvent perçue comme une réponse à la crise climatique, la transition énergétique revêt pour l’Afrique une portée bien plus large. Elle apparaît comme une solution structurante face à de nombreux défis : dépendance énergétique, importations massives de combustibles, accès limité à l’électricité, pression sur les finances publiques, chômage et vulnérabilité climatique.

Le rapport « Seizing the moment of opportunity » des Nations unies, publié en juillet 2025, met en lumière cette opportunité historique de transformation économique. En 2022, l’Afrique produisait encore 75% de son électricité à partir du gaz, du charbon et du pétrole. Cette dépendance aux énergies fossiles entraîne une forte exposition aux chocs extérieurs, notamment en raison d’une importation de 60% des produits pétroliers consommés.

À l’inverse, les énergies renouvelables notamment le solaire représentent une alternative locale, durable et compétitive. Le continent dispose de 45% du potentiel technique mondial en solaire. Contrairement aux idées reçues, le renouvelable est désormais l’option la moins coûteuse pour produire de l’électricité neuve. En 2024, les projets photovoltaïques étaient 41% moins chers que les centrales fossiles les plus compétitives ; l’éolien terrestre, 53% moins cher.

Pourtant, 565 millions d’Africains vivaient encore sans électricité fin 2023, dont 85% en Afrique subsaharienne. Le déploiement de mini-réseaux et de systèmes solaires individuels constitue la solution la plus rapide et la plus économique, en particulier dans les zones rurales. Les énergies renouvelables offrent aussi une résilience précieuse face aux réseaux vétustes et aux aléas climatiques. Fonctionnant localement et sans dépendance au carburant, elles renforcent l’autonomie des territoires.

Sur le plan socio-économique, la transition énergétique est porteuse de croissance et d’emplois. L’Afrique comptait 324 000 emplois dans le secteur en 2023. Ce chiffre pourrait atteindre 1,7 million d’ici 2030, avec une demande accrue en compétences techniques. Une transition réussie pourrait également faire croître le PIB régional de 5 à 15% d’ici 2050, selon l’IRENA.

Enfin, remplacer les combustibles polluants pour la cuisson par des alternatives propres est essentiel. Cela sauverait des millions de vies, préserverait les forêts et allégerait la charge domestique pesant sur les femmes.

Malgré un fort potentiel, l’Afrique ne reçoit que 3% des investissements énergétiques mondiaux. Pourtant, adopter massivement le renouvelable, c’est renforcer la souveraineté, réduire les inégalités et répondre concrètement aux urgences économiques, sociales et environnementales du continent.

Amen K.

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