Afrique du Sud : Quand Freetown riposte aux tarifs américains avec un plan économique d’envergure.

Le gouvernement sud-africain a dévoilé lundi un plan de riposte économique pour atténuer l’impact du nouveau tarif de 30 % imposé unilatéralement par les États-Unis sur plusieurs de ses exportations, à compter du 8 août. Cette décision américaine, jugée « incompréhensible » par les ministres Ronald Lamola (Affaires étrangères) et Parks Tau (Commerce), vise un pays qui ne représente que 0,25 % des importations américaines et dont les exportations agricoles, de nature contre-saisonnière, complètent plutôt qu’elles ne concurrencent la production américaine

Les ministres ont également dénoncé une lecture biaisée du déficit commercial, passant sous silence l’excédent américain dans les services et la complémentarité des échanges bilatéraux. Ce nouveau tarif, qui s’inscrit dans un recentrage plus large de la politique commerciale américaine, pourrait réduire la croissance sud-africaine de 0,2 %, selon des économistes.

Si certaines exportations comme le cuivre, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques restent exemptées (35 % au total), le gouvernement alerte sur les risques acrus d’instabilité commerciale et de pertes d’emplois.

En réponse, Pretoria met en place un guichet d’assistance à l’exportation pour aider les entreprises à diversifier leurs marchés, se conformer aux nouvelles régulations et renforcer les liens diplomatiques. Un Fonds de soutien à la localisation et un Programme d’appui à l’exportation proposeront également une aide financière, notamment des avances de trésorerie et un soutien à l’achat d’équipements

Parallèlement, les autorités adaptent les mécanismes d’assurance-chômage pour protéger les travailleurs affectés. Le ministère du Commerce introduira cette semaine une exemption sectorielle temporaire au droit de la concurrence, permettant une coordination entre entreprises exportatrices.

Tout en maintenant le dialogue avec Washington, l’Afrique du Sud rappelle avoir soumis en mai 2025 un accord-cadre destiné à rééquilibrer les échanges et promouvoir l’industrialisation. Elle insiste sur l’importance de ses exportations pour l’industrie américaine, et sur la présence de plus de 600 entreprises américaines sur son sol. Elle souligne enfin ses efforts de diversification, avec de nouveaux accords commerciaux en Europe, en Chine et en Thaïlande.

Amen K.