Sénégal-Burundi : Une diplomatie concertée pour la stabilité du Sahel à l’honneur à la TICAD

En marge de la 9ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et burundais Évariste Ndayishimiye ont tenu, à Yokohama, un entretien bilatéral centré sur les défis de paix et de sécurité en Afrique, particulièrement dans l’espace sahélien. Cette rencontre symbolise la convergence croissante des efforts diplomatiques africains pour apporter des solutions endogènes aux crises régionales.
Depuis son élection en mars 2024, le président Faye a fait de la médiation active et du bon voisinage les piliers de sa politique étrangère. Face aux tensions entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, il s’est investi dans un rôle de facilitateur. Sa tournée dans les capitales de la région et ses messages fédérateurs lui ont valu la confiance de l’organisation ouest-africaine, qui l’a mandaté en juillet 2024 pour engager le dialogue avec l’AES.
Cette dynamique est renforcée par l’action du président Ndayishimiye, nommé Envoyé spécial de l’Union africaine pour le Sahel. Sous l’égide de la médiation angolaise, son mandat est de favoriser le dialogue avec les autorités de transition, la société civile et les partenaires internationaux, afin de construire un consensus pour une paix durable.
La rencontre de Yokohama a ainsi permis aux deux chefs d’État d’échanger sur la complémentarité de leurs missions respectives et de coordonner leurs approches. Alors que l’AES a confirmé son départ définitif de la CEDEAO en janvier 2025, les deux blocs ont exprimé leur volonté de préserver des relations apaisées une ouverture que le Sénégal et le Burundi entendent exploiter pour éviter toute escalade et maintenir la coopération sécuritaire et économique.
Cette initiative conjointe témoigne d’une volonté africaine de prendre en main son destin stratégique, dans un contexte de recalibration des partenariats internationaux. Elle illustre également le rôle clé que des pays comme le Sénégal et le Burundi entendent jouer pour stabiliser une région en proie à l’insécurité et aux défis politiques.
Avec le soutien d’institutions continentales et le renforcement de la diplomatie préventive, ces efforts visent à créer les conditions d’un dialogue inclusif et d’une stabilisation durable du Sahel, par et pour les Africains.
Amen K.