Afrique du Sud : Justice pour les victimes de l’apartheid, l’État ouvre enfin le dossier de l’ingérence judiciaire.

Afrique du Sud : Justice pour les victimes de l’apartheid, l’État ouvre enfin le dossier de l’ingérence judiciaire.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé la création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les allégations d’ingérence dans les poursuites judiciaires liées aux crimes de l’apartheid. Cette initiative, longtemps attendue par les familles de victimes, vise à identifier les responsabilités dans les retards persistants des enquêtes et à relancer la quête de justice.

Placée sous la présidence de Sisi Khampepe, ancienne juge de la Cour constitutionnelle, la commission est composée également du juge retraité Frans Diale Kgomo et de l’avocate Andrea Gabriel. Elle examinera si des acteurs de l’État, notamment au sein de la police ou de l’Autorité nationale des poursuites (NPA), ont volontairement bloqué ou entravé les investigations sur les dossiers transmis par la Commission vérité et réconciliation (CVR).

Créée dans les années 1990 pour documenter les atrocités du régime de l’apartheid, la CVR avait recommandé des poursuites pour les responsables n’ayant pas obtenu d’amnistie. Pourtant, plusieurs décennies plus tard, la majorité des dossiers restent non résolus, suscitant la colère des familles qui dénoncent une obstruction politique organisée.

« Depuis des années, des allégations d’interférences délibérées ont été formulées. Cela a provoqué des retards inacceptables dans l’accès à la justice », a déclaré le président Ramaphosa, qui voit dans cette commission une opportunité de vérité et de réparation.

L’enquête couvrira la période allant de 2003 à aujourd’hui, analysant les plaintes des familles et de leurs avocats. Elle évaluera aussi la nécessité de lancer de nouvelles poursuites ou d’accorder des réparations financières. La commission dispose de six mois pour achever ses travaux, suivis d’un rapport final dans les deux mois.

Bien que cette initiative soit saluée, certains litiges persistent sur les réparations constitutionnelles. Ramaphosa a reconnu le droit des familles à poursuivre d’autres recours judiciaires, tout en appelant à la patience. Cette commission pourrait ouvrir une nouvelle phase judiciaire, et permettre à l’Afrique du Sud de refermer un chapitre douloureux de son histoire en réaffirmant le droit à la justice pour les victimes de l’apartheid.

Amen K.

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