Sénégal : Politique de la rupture en suspension, quand le Président Diomaye a mis la révolution en mode avion.

Sénégal : Politique de la rupture en suspension, quand le Président Diomaye a mis la révolution en mode avion.

Il fut un temps où Bassirou Diomaye Faye, fraîchement sorti de prison, faisait battre le cœur des Sénégalais épris de justice et de souveraineté. Le duo de choc qu’il formait avec Ousmane Sonko incarnait l’espoir d’une rupture nette avec le système néocolonial, la Françafrique et la politique du ventre. Mais à peine installé au Palais, voilà que le Président Diomaye commence à troquer les idéaux contre les privilèges, la radicalité contre la respectabilité, et la mémoire contre l’oubli.

Aujourd’hui, il devient difficile de reconnaître celui qui faisait jadis trembler les fondations de l’élite politique. En quelques mois, Diomaye Faye est devenu, aux yeux de beaucoup, le valet proprement repassé d’un système qu’il promettait de combattre. Le voilà qui sourit à l’Élysée, parle d’investissements « mutuellement bénéfiques », et redécouvre les vertus du franc CFA, cette relique monétaire coloniale qu’il voulait enterrer il y a encore peu. Le rêve s’est-il dissipé dans les salons climatisés de la République ?

Pire encore, son compagnon de route, Ousmane Sonko, celui avec qui il partageait le combat et même la cellule, semble désormais encombrant. De leader charismatique, Sonko est passé du statut d’allié à celui de potentiel boulet. Livré à la vindicte populaire et isolé dans les médias, il paie le prix de sa fidélité à la ligne de rupture. Pendant ce temps, Diomaye s’installe, se stabilise, et semble savourer les douceurs du pouvoir avec une rapidité inquiétante

Alors, Monsieur le Président, où est passé le Diomaye que le peuple a élu ? Celui qui parlait de souveraineté, de dignité, et de justice sociale ? Le pouvoir doit-il nécessairement corrompre les convictions ? Il est encore temps de revenir à la raison, de renouer avec le peuple, avec l’élan populaire qui vous a porté au sommet. Le fauteuil présidentiel est confortable, certes, mais l’histoire, elle, est impitoyable avec ceux qui trahissent leur serment. Le peuple sénégalais vous regarde, Monsieur Faye. Ne le décevez pas. Car si Sonko est aujourd’hui moqué, ce n’est pas lui qu’on jugera demain. C’est vous.

Amen K.

 

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *