Haye / Changement climatique : un avis historique de la CIJ ouvre la voie à des actions en justice contre les États pollueurs

Le mercredi 23 juillet 2025, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis consultatif majeur sur les obligations des États face au changement climatique. Cette décision, bien que non contraignante juridiquement, marque un tournant historique dans la lutte mondiale contre les dérèglements climatiques et pourrait avoir des répercussions juridiques durables à l’échelle planétaire.
L’avis affirme que les États ont l’obligation de protéger le climat afin de garantir le respect des droits fondamentaux des populations. Il insiste notamment sur le fait que les gouvernements doivent prendre les mesures nécessaires pour prévenir les dommages environnementaux et préserver le système climatique dans l’intérêt des générations présentes et futures.
Cette reconnaissance du lien entre droits humains et responsabilités environnementales donne un fondement juridique solide aux pays vulnérables souhaitant tenir les États pollueurs responsables des conséquences du changement climatique. Concrètement, cela pourrait permettre aux États insulaires et aux communautés les plus affectées de réclamer des réparations pour les pertes et préjudices subis.
L’initiative à l’origine de cet avis revient à un groupe de jeunes militants climatiques, dont Vishal Prasad, qui, depuis six ans, ont travaillé avec le gouvernement du Vanuatu pour porter cette question devant la CIJ. Leur persévérance a permis de transformer une préoccupation mondiale en une avancée juridique concrète.
Le Vanuatu a salué l’avis comme une victoire morale et juridique pour les peuples menacés par la montée des eaux, les catastrophes naturelles et les effets du dérèglement climatique. L’État insulaire prévoit de demander à l’ONU d’appuyer l’application de cet avis dans le droit international.
Depuis sa création en 1946, la CIJ n’a rendu que 29 avis consultatifs. Celui-ci, bien qu’il ne contraigne pas légalement les États, crée un précédent puissant, pouvant être mobilisé devant d’autres juridictions nationales ou internationales, et renforçant la pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent de manière plus ambitieuse en matière de climat.
Amen K.