RDC : L’accord de paix de Washington fragilisé par des accusations croisées de massacres.

RDC : L’accord de paix de Washington fragilisé par des accusations croisées de massacres.

L’accord de paix conclu à Washington pour tenter de ramener la stabilité dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) vacille, fragilisé par une vague d’accusations croisées liées à des massacres présumés de civils dans le Nord-Kivu. Depuis plusieurs jours, une guerre de communiqués oppose les différents acteurs du conflit, chacun rejetant les récentes conclusions de l’ONU.

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont accusé l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) d’avoir tué entre 169 et 319 civils entre le 9 et le 21 juillet 2025 dans le territoire de Rutshuru. En réponse, le mouvement a vigoureusement nié ces allégations, les qualifiant de « non fondées » et de « politiquement motivées », reposant sur des témoignages qu’il juge « non corroborés » et provenant de sources « compromises » comme les milices Wazalendo et les FDLR.

L’armée congolaise (FARDC) a de son côté accusé l’AFC/M23 de mener des « massacres ciblés » contre des civils, principalement issus de la communauté Hutu, ainsi que d’attaquer à plusieurs reprises ses positions militaires au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Dans un communiqué signé par le général major Ekenge Bomusa Efomi, elle dénonce une violation délibérée de l’accord de paix signé à Washington, ainsi que de la déclaration de principes adoptée à Doha.

Le Rwanda, également cité dans le rapport onusien, a rejeté toute implication. Kigali qualifie les accusations visant ses Forces de défense (RDF) de « fausses » et « sans fondement », dénonçant une « inclusion gratuite » jugée « inacceptable » et susceptible de nuire à la crédibilité du HCDH.

L’accord de Washington, signé pour une durée indéterminée mais résiliable avec un préavis de 60 jours, visait principalement la protection des civils et la sécurisation du personnel onusien. Il devait ouvrir la voie à un sommet régional des chefs d’État pour consolider les efforts de paix. Toutefois, cette escalade verbale et la persistance des violences sur le terrain remettent sérieusement en cause sa viabilité.

L’AFC/M23 réclame désormais le retrait du rapport onusien, des excuses officielles et une enquête indépendante. Bien qu’elle affirme rester engagée à protéger les civils, la situation, dans un contexte déjà instable, pourrait rapidement échapper à tout contrôle.

Amen K.

admin

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