Sénégal : Renforcement des capacités des laboratoires alimentaires, la FAO initie un programme régional à Dakar

Une rencontre internationale sur la sécurité sanitaire des aliments s’est tenue ce lundi 11 août 2025 à Dakar, à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec la section Afrique de l’Association des chimistes analytiques officiels (AOAC). Pendant trois jours, des experts, des représentants de laboratoires, et des autorités nationales de contrôle venus de plusieurs pays du Sahel échangent sur les défis et perspectives liés au renforcement des capacités techniques et institutionnelles des laboratoires d’analyse alimentaire.
Ce programme d’envergure vise la mise à niveau de neuf laboratoires pilotes au Sénégal, au Burkina Faso et au Niger. Il s’inscrit dans un effort à long terme pour garantir la conformité aux Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL) et à la norme ISO/IEC 17025:2017, référence internationale pour les laboratoires d’analyse.
Les diagnostics initiaux ont révélé de nombreuses lacunes : infrastructures obsolètes, équipements à renouveler, systèmes qualité insuffisants et besoin urgent de renforcement des compétences. Pour M. Zoéwindé Henri-Noël Bouda, représentant de la FAO, ces efforts sont indispensables dans un contexte où la sécurité sanitaire des aliments devient stratégique pour la santé publique, le commerce et la compétitivité régionale.
L’atelier permet aux participants de partager les résultats des auto-évaluations BPL, de se former à de nouveaux outils d’audit, de discuter des enjeux de la certification, et de planifier des actions concrètes. Un programme d’analyse comparative des performances entre laboratoires servira à instaurer une dynamique d’amélioration continue, soutenue par des audits réguliers et des actions correctives.
Pour le Professeur Amadou Diop, président du Comité national du Codex Alimentarius, les données fiables produites par ces laboratoires sont essentielles à l’élaboration de normes internationales crédibles. Il déplore cependant que nombre de données locales restent inexploitables, faute de rigueur méthodologique ou d’équipement adapté.
La directrice du Laboratoire national d’analyses et de contrôle (LANAC) du Sénégal, Mme Fatou Bèye Sarré, a insisté sur la nécessité de maintenir un haut niveau de compétence du personnel, de renouveler les équipements et de respecter les délais dans le rendu des résultats.
L’atelier se poursuivra jusqu’au 14 août, avec pour objectif de bâtir un système régional plus robuste et résilient, capable de garantir la sécurité alimentaire dans l’espace sahélien.
Amen K.