Proche-Orient : Une commission d’enquête des Nations Unies accuse Israël de génocide à Gaza et met en cause ses dirigeants.

Une commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies a conclu, dans un rapport publié mardi 16 septembre 2025, qu’Israël commet un génocide contre la population palestinienne de Gaza depuis octobre 2023. Selon la commission, ce crime s’accompagne d’une intention manifeste de « détruire » les Palestiniens, et implique la responsabilité directe des plus hauts dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
La présidente de la commission, Navi Pillay, ancienne Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a affirmé à l’AFP que « la responsabilité incombe à l’État d’Israël » et que le génocide « se poursuit » dans l’enclave palestinienne. Le rapport, toutefois, n’est pas émis au nom de l’ONU mais engage ses auteurs.
La réaction de Tel-Aviv ne s’est pas fait attendre. Le ministère israélien des Affaires étrangères, par la voix de Gideon Sa’ar, a rejeté un « rapport biaisé et mensonger » et a demandé la dissolution immédiate de la commission. Le document survient près de deux ans après le déclenchement de la guerre, initiée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Depuis, Benjamin Netanyahu a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
La commission affirme toutefois qu’Israël a commis « quatre des cinq actes génocidaires » définis par la Convention de 1948 : meurtre de membres d’un groupe, atteinte grave à leur intégrité physique ou mentale, imposition de conditions de vie entraînant la destruction partielle ou totale, et mesures destinées à entraver les naissances. Selon elle, le président Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant ont directement incité à ces crimes.
« Il est clair qu’il existe une volonté de détruire les Palestiniens à Gaza », a déclaré Navi Pillay. Elle a ajouté que les dirigeants israéliens « ont orchestré une campagne génocidaire », appelant la communauté internationale à ne pas rester silencieuse.
La commission, bien qu’elle ne dispose pas de pouvoir juridictionnel, collabore avec la Cour pénale internationale (CPI), à qui elle affirme avoir transmis des milliers d’éléments de preuve.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, près de 65 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’offensive israélienne. Des chiffres considérés comme crédibles par l’ONU. De nombreuses ONG, des experts indépendants et l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice avaient déjà qualifié les actions d’Israël de génocidaires, mais les autorités israéliennes continuent de rejeter fermement ces accusations.
Amen K.