Tchad : Une révision constitutionnelle majeure redessine le paysage institutionnel

Tchad : Une révision constitutionnelle majeure redessine le paysage institutionnel

L’Assemblée nationale du Tchad a adopté, lundi, une réforme constitutionnelle d’envergure qui marque une étape importante dans l’évolution politique du pays. Le texte a été approuvé par 171 députés sur 172 votants, avec une seule voix contre et aucune abstention, traduisant un consensus quasi unanime autour de ce projet.

La principale disposition de cette révision rallonge la durée du mandat présidentiel, qui passe de cinq à sept ans, renouvelable. Cette mesure, présentée comme un gage de stabilité institutionnelle, s’accompagne d’un allongement du mandat parlementaire désormais fixé à six ans, afin d’harmoniser le calendrier électoral. Dans la même logique, la création d’un poste de Vice-Premier ministre est prévue pour améliorer la coordination et l’efficacité de l’action gouvernementale.

Le texte introduit également des mesures inédites. Les campagnes électorales bénéficieront d’un financement public, censé garantir l’équité et réduire l’influence de l’argent privé dans la vie politique. Le Médiateur de la République devient la « Médiature de la République », avec des compétences élargies pour renforcer son rôle d’arbitre et de régulateur dans les conflits entre citoyens et institutions.

Parmi les innovations les plus remarquées figure l’instauration d’une « pause estivale » pour le Président et le Premier ministre, présentée comme un mécanisme visant à préserver un équilibre entre vie publique et responsabilités exécutives. En outre, les membres du gouvernement deviennent désormais justiciables devant les juridictions ordinaires pour les crimes économiques et financiers commis dans l’exercice de leurs fonctions, renforçant ainsi les garde-fous en matière de gouvernance et de transparence.

Pour Neloum Mbaigoto, présidente de la Commission spéciale chargée de la révision, cette réforme répond à un double objectif : accroître l’efficacité de l’administration et offrir une flexibilité institutionnelle adaptée aux défis de l’avenir.

Cette révision modifie la Constitution adoptée en décembre 2023 et attend encore sa promulgation pour entrer officiellement en vigueur. Elle ouvre cependant la voie à une nouvelle ère institutionnelle, où la stabilité politique, l’efficacité gouvernementale et la responsabilité des dirigeants se retrouvent au cœur des priorités affichées.

Amen K.

admin

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