RDC : Quand les mines d’or illégales menacent le fleuve Congo et la biodiversité tropicale.

RDC : Quand les mines d’or illégales menacent le fleuve Congo et la biodiversité tropicale.

Un rapport publié tout récemment par l’ONG néerlandaise PAX révèle l’ampleur de la destruction causée par l’exploitation aurifère illégale menée par des ressortissants chinois associés à des partenaires congolais dans la province du Haut-Uélé, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis 2020, plus de 250 kilomètres de cours d’eau ont été gravement endommagés, provoquant des bouleversements environnementaux et sociaux majeurs.

Intitulé « RDC : une ruée vers l’or illégale dans le Haut-Uélé a dévasté des rivières et nui aux populations », le rapport s’appuie sur des images satellites, des enquêtes de terrain et des entretiens avec des acteurs locaux. PAX y décrit des activités semi-industrielles menées jour et nuit à l’aide d’engins lourds sur des zones de 50 à 400 mètres de large, souvent le long de dizaines de kilomètres de rivières. À certains endroits, le lit des rivières a été déplacé, laissant des fosses inondées dangereuses pour les populations voisines.

Outre les dégâts physiques, PAX alerte sur les risques sanitaires liés à l’usage de produits chimiques comme le mercure et le cyanure, fréquemment employés dans l’extraction aurifère. Ces substances hautement toxiques contaminent les eaux qui se jettent ensuite dans le fleuve Congo, menaçant l’écosystème de la deuxième plus grande forêt tropicale humide du monde.

Le rapport dénonce également le mode opératoire opaque des exploitants. Ceux-ci agiraient sous couvert de « coopératives minières artisanales » congolaises créées après 2020, mais financées et encadrées par des ressortissants chinois. Ces structures, souvent protégées par des membres des forces de sécurité, ne disposent d’aucune autorisation légale conforme au Code minier congolais. Certaines exploitations ont même lieu dans des zones couvertes par des permis industriels, sans enregistrement officiel.

Malgré les dénonciations répétées, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre pour mettre fin à ces pratiques. En août 2022, le président Félix Tshisekedi avait pourtant qualifié ces activités d’« illicites » et ordonné une enquête. Aucune suite n’a été rapportée, et l’exploitation illégale se poursuit.

Les communautés locales, privées de revenus et confrontées à une pollution massive, réclament justice et réparation. PAX appelle les autorités congolaises à faire cesser ces exploitations illégales, à poursuivre les responsables et à garantir que les populations affectées bénéficient enfin d’une réparation équitable.

Amen K.

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *