Burkina Faso / santé : Une autorisation transitoire qui soulage le public et renforce l’accès aux soins

Burkina Faso / santé : Une autorisation transitoire qui soulage le public et renforce l’accès aux soins

Le ministère burkinabè de la Santé a annoncé, lundi, une mesure exceptionnelle et transitoire autorisant les médecins spécialistes, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et enseignants hospitalo-universitaires du secteur public à poursuivre leurs vacations dans les structures privées de santé. Cette décision, qui intervient après l’expiration des anciennes autorisations fin septembre 2025, s’inscrit dans un contexte de forte pression sur le système sanitaire national.

Conformément au décret du 17 août 2023, la pratique des agents publics de santé dans le privé devait être strictement encadrée. Mais face aux réalités du terrain, manque de personnel, allongement des files d’attente et besoin croissant de soins spécialisés, le ministère a opté pour une approche pragmatique et d’équilibre. L’autorisation temporaire vient donc préserver la continuité des services médicaux, tout en évitant de fragiliser davantage les structures publiques.

Pour la population, cette mesure est porteuse d’espoir. Dans un pays où le ratio médecin-patient reste encore largement en deçà des standards de l’OMS, le maintien des vacations dans le privé permet de désengorger les hôpitaux publics, souvent saturés. Les malades peuvent ainsi accéder plus rapidement à des consultations spécialisées dans les cliniques privées, sans provoquer de rupture dans la disponibilité des médecins au sein des hôpitaux publics.

Pour les centres de santé publics, le bénéfice est également concret. En maintenant un pont entre le public et le privé, le dispositif favorise une meilleure répartition de la charge de travail et une optimisation de l’expertise médicale. Les enseignants hospitalo-universitaires, notamment, pourront continuer à encadrer les étudiants tout en exerçant dans le privé, garantissant ainsi la formation continue des futurs professionnels de santé.

Cette flexibilité, bien que transitoire, répond à une double exigence : assurer la qualité des soins et préserver la stabilité du système de santé. Elle reconnaît aussi la réalité du terrain, où le secteur privé joue un rôle complémentaire de plus en plus important dans l’offre de soins. Le défi, à présent, sera de concilier cette ouverture avec une gestion rigoureuse du temps de service public, afin que la population bénéficie pleinement de l’expertise des praticiens, sans compromettre le fonctionnement des hôpitaux.

Cette décision gouvernementale se veut un souffle d’adaptation et de bon sens dans un secteur en pleine recomposition. Elle marque la volonté des autorités de placer le patient au cœur des priorités, tout en valorisant le rôle et l’engagement du corps médical burkinabè.

Amen K.

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *