Cameroun : Présidentielle 2025, Quand Issa Tchiroma choisit l’anarchie au lieu de la République.

Cameroun : Présidentielle 2025, Quand Issa Tchiroma choisit l’anarchie au lieu de la République.

À peine quelques heures après la clôture du scrutin présidentiel du 12 octobre, Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FNSC), a choisi de court-circuiter les institutions en annonçant la publication prochaine de « tendances électorales » fondées sur des procès-verbaux collectés par son équipe ce dimanche 19 Octobre 2025. Une sortie pour le moins préoccupante, tant sur la forme que sur le fond, qui soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des principes républicains et du processus démocratique.

Dans un État de droit, seul l’organe en charge des élections en l’occurrence ELECAM est habilité à proclamer les résultats officiels. En anticipant cette annonce avec ses propres chiffres, Tchiroma ne se contente pas de défier les institutions, il s’auto-proclame vainqueur, ou du moins installe dans l’opinion l’idée que tout résultat contraire serait une fraude. Ce type de comportement n’est pas seulement irresponsable ; il est dangereux.

Ce n’est pas la première fois que des candidats jouent avec le feu de la contestation précoce pour se poser en martyrs d’une supposée fraude. Mais dans le contexte actuel, où les tensions sociales et politiques restent palpables, l’attitude d’Issa Tchiroma Bakary apparaît comme une manœuvre populiste aux conséquences potentiellement graves. Alimenter la méfiance envers les institutions sans preuve irréfutable, c’est fragiliser davantage un climat politique déjà sensible.

Certes, il est légitime pour un candidat de disposer de ses propres compilations de résultats. Cela peut même constituer une forme de vigilance démocratique. Mais entre vigilance et agitation prématurée, il y a une ligne rouge que Tchiroma a franchie. L’annonce de « tendances » couvrant 80 % de l’électorat, avant même la moindre vérification par les organes compétents, s’apparente à une tentative de prise en otage de l’opinion publique.

En démocratie, il y a des règles. Les respecter, c’est honorer le choix du peuple, quel qu’il soit. En agissant ainsi, Issa Tchiroma Bakary insulte non seulement les institutions, mais aussi les électeurs. Ce comportement anti-républicain doit être fermement dénoncé pour préserver l’intégrité du processus électoral et éviter d’ouvrir la porte à la contestation violente. Le Cameroun mérite mieux qu’une République des chiffres bricolés et des proclamations sauvages.

Amen K.

admin

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