Burkina Faso : Vers une monnaie souveraine, un levier de libération économique pour les pays de l’AES.

Burkina Faso : Vers une monnaie souveraine, un levier de libération économique pour les pays de l’AES.

Les Afrodescendants et membres de la diaspora africaine, sous l’égide de l’Institut de développement de la diaspora africaine (ADDI), ont animé un panel sur les questions économiques et monétaires africaines. Cette rencontre a mis en exergue une idée centrale : la création d’une monnaie propre aux pays de la Confédération des États du Sahel (AES) représente un tournant majeur vers la libération économique et la souveraineté africaine.

Depuis des décennies, le système monétaire en vigueur, dominé par le franc CFA, a limité la capacité de ces nations à contrôler leurs politiques économiques et à tirer pleinement profit de leurs ressources. Une monnaie souveraine offrirait une autonomie financière réelle, en permettant aux États de définir eux-mêmes leurs politiques budgétaires et monétaires.

Le franc CFA, longtemps perçu comme un instrument de stabilité, a également été un vecteur de dépendance. La création d’une monnaie propre permettrait aux pays de l’AES de se libérer des contraintes imposées par les institutions financières étrangères, comme le FMI, et de réduire l’impact des fluctuations économiques internationales sur leurs économies. Cette autonomie monétaire offrirait davantage de flexibilité pour financer les priorités nationales, telles que l’infrastructure, la santé, l’éducation et la sécurité.

Une monnaie régionale propre encouragerait également le commerce intra-africain. Les échanges entre les pays de l’AES seraient facilités, éliminant les coûts et les risques liés aux conversions monétaires et à la dépendance vis-à-vis d’une devise extérieure. Cela stimulerait les économies locales, renforcerait les industries nationales et favoriserait la création d’emplois. En sécurisant la valeur de leur monnaie et en contrôlant son émission, les États pourraient investir davantage dans le développement durable et réduire la vulnérabilité face aux crises économiques mondiales.

Au-delà des aspects financiers, la monnaie propre est un symbole fort d’émancipation et d’identité. Elle traduit une volonté de reconquête de la souveraineté nationale et régionale, et marque la fin d’une ère de dépendance structurelle. Les ressources naturelles, humaines et culturelles du Sahel, longtemps exploitées au profit d’intérêts extérieurs, pourraient enfin bénéficier aux populations locales, contribuant à réduire la pauvreté et à renforcer l’autonomie des États membres.

La réussite de ce projet dépendra toutefois de la cohésion politique, de la discipline économique et de la solidarité régionale. Une politique monétaire efficace, combinée à une gestion transparente et rigoureuse, permettra de maximiser les bénéfices d’une monnaie propre pour tous les citoyens. Elle constituerait une véritable rupture avec le néocolonialisme économique, offrant aux pays du Sahel les moyens de contrôler leur destin et de bâtir une prospérité partagée, ancrée dans leurs propres ressources et leur vision stratégique.

Amen K.

admin

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