Burkina Faso / COP30 :  Quand le pays défend une vision climatique ambitieuse soutenue par des financements structurants.

Burkina Faso / COP30 :  Quand le pays défend une vision climatique ambitieuse soutenue par des financements structurants.

Six jours après son ouverture officielle de la COP30 le 10 novembre à Belém, au Brésil, la 30ᵉ Conférence des Parties sur les changements climatiques suscite de fortes attentes. Dans un contexte où l’urgence climatique n’a jamais été aussi palpable, les 191 pays réunis doivent progresser sur plusieurs fronts : réduction des émissions de gaz à effet de serre, sortie des énergies fossiles, financements climatiques et adaptation pour les nations les plus vulnérables. Une mission complexe dans un climat géopolitique particulièrement tendu, souligne Alain Combasséré, Point focal national de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

La symbolique est puissante : organiser une COP aux portes de l’Amazonie, poumon écologique du monde, réservoir de biodiversité et principal puits de carbone. Mais l’expert rappelle que le cadre général est loin d’être apaisé. Les conflits militaires, les tensions économiques internationales et la politique du président américain Donald Trump, qui a enclenché le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, freinent considérablement l’action climatique. Selon Alain Combasséré, ces dynamiques relèguent le climat au second plan et compromettent les acquis des dernières années.

À Belém, les États devront néanmoins intensifier leurs efforts pour maintenir l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 °C. La COP30 sera marquée par la présentation des nouveaux plans d’action nationaux (NDC) et par l’évaluation des engagements financiers pris lors de la COP29 à Bakou. Trois priorités structurent les débats : réduction des émissions, adaptation au changement climatique et financement en soutien aux pays en développement.

Pour le Burkina Faso, cette conférence doit dresser un premier bilan de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, tout en offrant un nouvel élan à l’action climatique mondiale. En marge des négociations, le pays prépare la signature de mémorandums d’entente avec le Chili, l’Uruguay et le Pérou dans les domaines de l’environnement et de l’eau.

Malgré les défis liés à sa participation, le Burkina Faso entend consolider ses acquis et obtenir de nouvelles opportunités de financement. L’adaptation demeure la priorité absolue, et Alain Combasséré estime que le Plan national d’adaptation pourrait bénéficier d’un appui conséquent. Le groupe des Pays les moins avancés (PMA), auquel appartient le Burkina Faso, s’organise d’ailleurs pour peser dans les discussions.

Les initiatives nationales offensive agro-pastorale et halieutique, aménagement d’espaces verts, création de bosquets provinciaux ou encore plantation d’un million d’arbres en une heure témoignent de l’alignement du pays sur l’agenda climatique mondial. À la tribune, Roger Baro, ministre de l’Environnement, réaffirmera la souveraineté du Burkina Faso au nom du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, tout en appelant à une action climatique ambitieuse et équitable.

Amen K.

admin

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