Guinée-Bissau : Union Africaine et CEDEAO ou hypocrisie à géométrie variable, coups d’État condamnés, fraudes électorales applaudies.
Le communiqué conjoint publié le 26 novembre 2025 par les chefs des missions d’observation électorale de l’Union Africaine, de la CEDEAO, et du Forum ouest-africain des Sages dénonce avec vigueur la récente annonce d’un coup d’État en Guinée-Bissau, exhortant à la restauration rapide de l’ordre constitutionnel. Une prise de position médiatique qui, sur le papier, semble défendre la démocratie et les institutions.
Pourtant, cette sortie officielle interroge quand on la remet en perspective avec les pratiques réelles de ces organisations sur le terrain. Car lorsqu’il s’agit de valider des scrutins manifestement entachés de fraudes massives, ces mêmes institutions se font les complices volontaires d’un théâtre politique, obligeant les peuples meurtris à avaler couleuvres sur couleuvres. Ces missions d’observation, loin d’être impartiales, ont souvent cautionné des résultats électoraux biaisés, renforçant les régimes illégitimes au détriment de la souveraineté populaire.
L’hypocrisie de l’Union Africaine et de la CEDEAO est flagrante. Elles s’indignent aujourd’hui d’une tentative militaire de déstabilisation au lendemain d’un renversement de régime, mais ferment les yeux ou pire, participent activement, en amont, à la fabrication de crises par le biais d’élections truquées. Dans cette logique, protéger la « démocratie » devient un simple slogan, une façade diplomatique destinée à camoufler le maintien d’intérêts géopolitiques étrangers.
La détention de hauts responsables et la suspension du processus électoral en Guinée-Bissau provoquent une vive inquiétude légitime, mais encore faudrait-il que ces institutions s’engagent véritablement à soutenir le respect de la volonté populaire et non à manipuler les règles du jeu pour préserver des pouvoirs illégitimes. C’est là que réside la grande contradiction de ces organisations régionales : dénoncer le coup d’État, oui, mais tolérer voire encourager la fraude électorale, non.
Le peuple africain, fatigué de ces doubles discours, attend plus qu’un simple communiqué. Il réclame une réforme profonde de ces mécanismes d’accompagnement électoral, une réelle indépendance des missions d’observation, et surtout la fin de cet éternel cycle où les élites corrompues sont recyclées sous couvert de légitimité démocratique.
Ces positions trahissent surtout une vision servile et opportuniste des institutions continentales, aux ordres des puissances internationales, loin des véritables aspirations des populations. En Guinée-Bissau, l’heure est à la vigilance et à l’exigence d’une démocratie authentique, débarrassée des manœuvres et de l’hypocrisie diplomatique.
Amen K.
