Sénégal : Négociations suspendues à Dakar, le retrait des forces de l’ordre, préalable absolu des étudiants de l’UCAD.

Sénégal : Négociations suspendues à Dakar, le retrait des forces de l’ordre, préalable absolu des étudiants de l’UCAD.

Alors que les violences persistent entre étudiants et forces de sécurité sur le campus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le Collectif des amicales de l’institution a clarifié sa position. Dans un communiqué publié après une nuit de fortes tensions, le groupe exige le retrait immédiat et complet des forces de l’ordre de l’enceinte universitaire comme condition sine qua non à la poursuite des pourparlers, prévus ce jeudi après-midi.

Le collectif étudiant dénonce avec fermeté ce qu’il qualifie de « violation manifeste des immunités académiques » lors de l’intervention policière de mercredi. Il estime cet acte « profondément regrettable » et en contradiction directe avec les assurances données par le gouvernement au cours des précédentes discussions.

Selon le texte, des représentants du mouvement ont été reçus en fin de nuit par le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, puis par le ministre de l’Enseignement supérieur, Daouda Ngom. Un échange en ligne avec le Premier ministre Ousmane Sonko a également eu lieu. Durant ces contacts, des pistes de solution concernant les étudiants de Master 1 et 2 auraient été évoquées, mais la majeure partie des doléances reste en suspens.

Cependant, le point de blocage principal demeure intangible. « La première exigence, acceptée par les autorités avant toute reprise effective du dialogue, est l’évacuation définitive de tous les effectifs policiers et militaires du périmètre de l’université », martèle le Collectif, exigeant le respect des promesses antérieures. Fidèle à sa méthode, l’organisation indique s’être retirée pour consulter sa base militante avant la reprise officielle des négociations. Elle se dit « sereine, cohérente et déterminée » dans son action.

Cette prise de parole intervient dans un contexte de dégradation sécuritaire marquée. Les affrontements récurrents des derniers jours ont occasionné de nombreux blessés, tant chez les étudiants que dans les rangs des forces de l’ordre, et causé des dommages matériels significatifs. Mercredi, de nouveaux heurts, ponctués de jets de projectiles et de tirs de grenades lacrymogènes, ont paralysé les abords du campus et plongé le quartier dans un désordre profond.

Face à cette escalade, le Conseil académique de l’UCAD, réuni sous l’autorité du recteur Pr Badara Kandji, l’a habilité à requérir l’intervention des forces de sécurité pour la protection des personnes et des biens. Parallèlement, l’Intersyndicale du personnel administratif, technique et de service (PATS) réclame des actions urgentes pour garantir la sécurité de ses membres.

Malgré l’annonce récente du déblocage des bourses, la colère estudiantine ne faiblit pas. Les grévistes maintiennent leur mouvement, exigeant un versement effectif et immédiat de leurs allocations, prouvant que la crise dépasse la seule question sécuritaire pour toucher au cœur des conditions de vie et d’étude.

Amen K.

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