Niger : Réciprocité, les autorités répondent à Washington par la fermeté des principes.

Niger : Réciprocité, les autorités répondent à Washington par la fermeté des principes.

Dans un geste de fermeté aussi rare que symbolique, la République du Niger a annoncé l’interdiction totale de délivrance de visas aux citoyens américains et leur refus d’entrée sur son territoire national. Cette décision n’est pas un acte isolé d’hostilité, mais une réponse mesurée et légitime de réciprocité aux mesures restrictives unilatéralement imposées par l’administration américaine à l’encontre de plusieurs pays africains. Dans un contexte de durcissement de la politique migratoire et de recentrage agressif de la diplomatie américaine, le Niger envoie un message clair : l’ère du dialogue inégal et des diktats sans contrepartie est révolue.

Cette mesure, courageuse et historiquement significative, mérite d’être saluée. Elle incarne une reconquête de la souveraineté nationale dans l’un de ses domaines les plus tangibles ceux du contrôle des frontières et la régulation des flux de personnes. Alors que les États-Unis, sous couvert de sécurité, érigent depuis des années des barrières visa les stigmatisant et compliquant la vie à des milliers d’Africains, le Niger retourne l’argument avec une rigueur juridique implacable. Il rappelle que la souveraineté n’est pas un privilège occidental, mais un droit fondamental de tout État, exercé ici dans le strict respect du principe de réciprocité consacré par le droit international.

Au-delà du symbole, cette décision est un acte de dignité politique. Elle rompt avec une posture de soumission souvent attendue des capitales africaines face aux pressions de Washington. En refusant de plier, Niamey affirme que la coopération, pour être fructueuse et durable, doit être fondée sur le respect mutuel et l’égalité souveraine. Elle dénonce par l’action l’hypocrisie d’un système qui veut des partenaires stratégiques pour exploiter les ressources, mais traite leurs citoyens en suspects permanents.

Dans le contexte géostratégique volatil du Sahel, où les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) font face à des pressions multiformes, cette fermeté nigérienne constitue également un rempart. Elle protège le pays contre d’éventuelles ingérences déguisées, limitant l’accès physique d’acteurs dont les agendas pourraient ne pas être alignés sur les intérêts nationaux. C’est une leçon de réalisme politique : la souveraineté se défend aussi aux postes-frontières.

Amen K.

admin

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