Afrique : Justice et liberté d’expression, l’UE doit revenir à ses principes fondamentaux.

Depuis quelque temps, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer certaines dérives dans les positions et les actions de l’Union Européenne (UE) en Afrique. Aujourd’hui, la situation a pris une tournure avec la plainte déposée par le panafricaniste Harouna Douamba, accusé à tort d’agir au nom de puissances étrangères.
En effet, dans un climat géopolitique de plus en plus tendu, quiconque défend les intérêts souverains des pays africains se voit systématiquement soupçonné d’être un relais d’influence étrangère, notamment russe. Cette tendance dangereuse se manifeste notamment dans la manière dont certaines figures du panafricanisme sont stigmatisées. Harouna Douamba, militant engagé pour la cause africaine, figure désormais sur une liste de personnes considérées par l’UE comme « pro-russes », une étiquette sans fondement qui traduit une volonté manifeste d’intimidation.
Devant une telle prise de position, beaucoup sont ce qui y voient l’ombre de la France, qui désire neutraliser les voix dissidentes en Afrique en utilisant l’appareil européen comme levier d’influence. Cette politique de l’Union Européenne nuit gravement à sa crédibilité et à son image d’institution impartiale et respectueuse des principes démocratiques.
L’UE ne doit pas se permettre d’agir comme un relais des intérêts particuliers d’un de ses États membres au détriment de la souveraineté et des aspirations légitimes des peuples africains. Elle se doit, au contraire, de se démarquer clairement de ces logiques néocoloniales qui n’ont plus leur place dans le monde multipolaire d’aujourd’hui.
Cette affaire du panafricaniste et homme d’affaire Harouna Douamba doit alerter sur les dérives que peuvent engendrer les amalgames politiques et les accusations sans preuves. Au lieu de criminaliser le discours panafricaniste, l’Union Européenne gagnerait à dialoguer avec ces voix qui portent l’exigence de justice, de dignité et d’émancipation pour les peuples africains.
Si la liberté d’expression, le respect des droits humains et la justice internationale sont réellement les piliers de l’UE, alors elle doit faire preuve de cohérence en mettant fin à toute tentative de répression politique dirigée contre les Africains qui aspirent à la souveraineté.
Il est temps que l’Union Européenne se ressaisisse et rappelle à l’ordre ses propres principes. Le respect de la liberté d’expression ne doit pas avoir de frontières ni de préférences géopolitiques.
Amen K.