Corée du Sud : le miracle de Jindo, quand la mer s’ouvre deux fois par an
Et si l’ouverture de la mer racontée dans la Bible n’était pas qu’un mythe ? En Corée du Sud, sur l’île de Jindo, un phénomène naturel spectaculaire se produit deux fois par an, donnant l’impression que l’océan s’écarte pour laisser place à un chemin.
À ce moment précis, la mer se retire soudainement et dévoile un passage de sable long de près de trois kilomètres reliant Jindo à ses voisines, Modo et Seodo. Pendant une quarantaine de minutes, les visiteurs peuvent marcher là où quelques instants plus tôt déferlaient encore les vagues. L’expérience est brève, mais inoubliable, car une fois le temps écoulé, la mer reprend rapidement ses droits et engloutit à nouveau le sentier.
Si ce « miracle » fascine autant, il a une explication scientifique. Selon les experts, il résulte d’une combinaison particulière entre de très grandes marées et la topographie unique du lieu. Le fond marin en forme de cuvette, associé à des courants puissants, favorise ce retrait spectaculaire des eaux. Mais ce prodige ne se reproduit qu’à deux périodes précises : au printemps et au début de l’été, ce qui renforce son caractère exceptionnel.
Pour les habitants, le phénomène dépasse la simple géologie. Il est empreint de spiritualité et d’émerveillement, au point d’avoir donné naissance au Festival du miracle de la mer. Pendant trois jours, cet événement attire des foules venues de Corée et d’ailleurs. Les participants marchent sur le sable découvert, accompagnés de chants, de danses traditionnelles, de percussions et de feux d’artifice qui illuminent le ciel lorsque l’océan recouvre à nouveau le passage.
Aujourd’hui, le miracle de Jindo est devenu une attraction touristique majeure. Chaque année, des milliers de visiteurs se pressent pour vivre cette expérience unique, à la croisée de la science et de la légende. Située à quelques heures de Séoul, l’île offre ainsi une rencontre rare avec la nature, qui, deux fois l’an, rejoue une scène digne des récits bibliques.
Amen K.
