Brésil / Procès Bolsonaro, un juge de la Cour suprême plaide pour l’acquittement

Brésil / Procès Bolsonaro, un juge de la Cour suprême plaide pour l’acquittement

Le procès de Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État après sa défaite face à Luiz Inacio Lula da Silva en 2022, continue de diviser le Brésil. Mercredi 10 septembre, le juge Luiz Fux de la Cour suprême s’est prononcé en faveur de l’acquittement de l’ancien président, rompant avec les deux premiers votes qui allaient dans le sens d’une condamnation.

Fux a livré une argumentation technique de plus de dix heures. Selon lui, la haute juridiction n’a pas compétence pour juger Bolsonaro et ses coaccusés anciens ministres et officiers supérieurs  qui devraient comparaître devant des juridictions inférieures. Il a par ailleurs estimé que les preuves présentées ne permettaient pas de démontrer l’existence d’une « organisation criminelle armée » et que le supposé complot n’avait jamais dépassé la phase préparatoire. « Il n’appartient pas à la Cour suprême de rendre un jugement politique », a-t-il martelé.

Le vote de Luiz Fux a été accueilli avec enthousiasme par le camp conservateur, qui y voit la confirmation d’une « persécution politique ». Flavio Bolsonaro, fils de l’ancien président, a réclamé l’annulation de la procédure, tandis que la défense a salué une décision qui pourrait servir de base à d’éventuels recours.

Malgré ce vote, la balance penche encore en faveur d’une condamnation, avec deux juges sur trois déjà prononcés dans ce sens. Les deux derniers magistrats doivent voter d’ici vendredi. Une majorité simple de trois sur cinq suffira à décider du sort de Bolsonaro, qui encourt jusqu’à 43 ans de prison. Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence depuis août, l’ex-chef d’État n’assiste pas aux audiences pour raisons médicales.

Le procès se déroule dans un climat tendu. Flavio Dino, juge et ancien ministre de la Justice, a affirmé avoir reçu de graves menaces après avoir voté pour la condamnation. Ses services dénoncent des milliers de messages appelant à des attaques contre les magistrats et leurs familles.

À l’international, le dossier provoque aussi des remous. Le président américain Donald Trump a dénoncé une chasse aux sorcières contre son allié et annoncé une surtaxe de 50 % sur certaines exportations brésiliennes, assortie de sanctions individuelles visant plusieurs juges de la Cour suprême.

Amen K.

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