Afrique : Plainte de Harouna Douamba contre l’UE, un dossier à forts enjeux géopolitiques.

L’homme d’affaires ivoiro-burkinabé Harouna Douamba, figure bien connue pour ses prises de position panafricanistes à travers le continent africain, a officiellement déposé une plainte auprès du Tribunal de l’Union Européenne, à Luxembourg, le 24 février 2025. En ligne de mire, sa mise sous sanctions par l’UE en date du 16 décembre 2024.
Harouna Douamba dénonce avec vigueur ce qu’il qualifie de mesures « diffamatoires, mensongères et calomnieuses », qu’il estime constituer une atteinte grave à son honneur, à sa réputation et à l’intégrité de ses engagements économiques et sociaux en Afrique. L’Union Européenne, de son côté, n’a pas encore officiellement communiqué sur les raisons précises ayant motivé l’inclusion de son nom parmi les deux personnes sanctionnées à cette date.
Mais au-delà du cas individuel, cette affaire soulève des interrogations de fond. En ciblant un acteur influent du monde des affaires africain, connu pour ses prises de position souverainistes et critiques envers certaines politiques occidentales, l’Union Européenne pourrait nourrir un sentiment grandissant d’ingérence perçue dans les affaires africaines.
Cette décision judiciaire, selon de nombreux observateurs, pourrait constituer un test politique majeur. Si Harouna Douamba obtient gain de cause, cela renforcerait l’idée d’un usage excessif, voire arbitraire, des sanctions européennes à l’égard des personnalités africaines en désaccord avec les orientations géopolitiques occidentales. À l’inverse, un rejet de sa plainte sans justification solide pourrait envenimer davantage les relations entre Bruxelles et certaines capitales africaines, où les sentiments anti-néocoloniaux gagnent en intensité.
Dans un contexte où l’Afrique redéfinit progressivement ses alliances et affirme sa souveraineté, ce litige juridique dépasse le cadre personnel. Il pose une question essentielle : jusqu’où l’Union Européenne peut-elle aller dans ses sanctions sans compromettre durablement ses relations politiques et économiques sur le continent.
Amen K.