Gaza : l’ONU tire la sonnette d’alarme face à une crise humanitaire sans précédent au Moyen-Orient

Pour la première fois dans l’histoire moderne du Moyen-Orient, les Nations unies ont officiellement déclaré, un état de famine à Gaza, marquant un tournant tragique dans le conflit en cours. Selon les experts onusiens, près de 500 000 personnes, soit un quart de la population gazaouie, sont désormais confrontées à une insécurité alimentaire qualifiée de « catastrophique ».
Cette annonce, fondée sur les évaluations du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), confirme que la famine est déjà en cours dans le gouvernorat de Gaza Nord et pourrait s’étendre à Deir el-Balah et Khan Younès d’ici la fin septembre, si rien n’est fait.
Depuis des mois, la communauté internationale et plusieurs ONG ont multiplié les alertes sur la situation humanitaire dans l’enclave, appels largement ignorés. Israël, qui contrôle étroitement l’accès à Gaza, a partiellement ou totalement bloqué l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, tout en niant la réalité d’une famine. Les autorités israéliennes ont qualifié le rapport de l’IPC de « biaisé », accusant l’organisme de se baser sur des « mensonges du Hamas ».
Pourtant, les faits sur le terrain sont accablants : des enfants et des personnes âgées meurent de faim, et plus de deux millions de Gazaouis n’ont plus accès à une alimentation suffisante. Le nord de Gaza est particulièrement affecté, à la fois par les opérations militaires constantes et par le fait que la nouvelle fondation humanitaire mise en place par Israël et les États-Unis n’intervient pas dans cette zone. De plus, les 400 points de distribution alimentaire de l’ONU ont été remplacés par seulement quatre entrepôts, tous situés dans le sud de l’enclave.
Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a exprimé son indignation, qualifiant cette famine de « honte collective », évitable sans les obstructions israéliennes. Il déplore que des tonnes de nourriture soient bloquées à la frontière, faute d’autorisation.
De son côté, Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme, a rappelé que priver délibérément une population de nourriture pour des raisons militaires constitue un crime de guerre.
Malgré quelques largages de vivres organisés par certains pays, les résultats restent insuffisants et parfois tragiques, plusieurs civils ayant été tués par des colis parachutés. Pendant ce temps, des centaines de tonnes d’aide restent bloquées côté égyptien, aggravant une situation déjà dramatique.
Amen K.