Japon : Sanae Takaichi devient la première femme Première ministre après un accord politique historique
Le Japon entre dans une nouvelle ère politique avec la nomination, ce mardi, de Sanae Takaichi au poste de Première ministre, une première dans l’histoire du pays. Âgée de 64 ans, cette figure du nationalisme conservateur accède au pouvoir à la faveur d’une coalition parlementaire conclue in extremis avec le Parti japonais pour l’innovation (JIP).
Élue dès le premier tour par le Parlement, Sanae Takaichi deviendra officiellement Première ministre après son audience avec l’empereur Naruhito dans la journée. La veille, la nouvelle cheffe du Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir presque sans interruption depuis 1955, avait scellé un accord politique avec Hirofumi Yoshimura, coprésident du JIP, afin de garantir une majorité de gouvernement.
« Je suis impatiente de collaborer avec vous pour renforcer l’économie japonaise et faire du Japon un pays responsable envers les générations futures », a-t-elle déclaré lors de la signature de cet accord, marquant ainsi le début d’un nouveau partenariat politique de centre droit.
La montée en puissance de Takaichi intervient dans un contexte délicat pour le PLD, fragilisé par un scandale financier et par la rupture de son alliance historique avec le Komeito, parti centriste modéré, partenaire depuis 1999. Face à la perte de sa majorité parlementaire, l’ancienne ministre de la Sécurité économique a su manœuvrer pour bâtir une coalition alternative et succéder à Shigeru Ishiba.
Connue pour ses positions ultra-conservatrices, Sanae Takaichi se réclame de Margaret Thatcher, qu’elle cite comme modèle politique. Ancienne batteuse dans un groupe de heavy metal, elle incarne un profil atypique dans le paysage politique japonais. Dès son entrée en fonction, elle devra affronter plusieurs défis majeurs : le vieillissement accéléré de la population, la dette publique record, l’inflation persistante et la fragilité économique du pays. Elle promet de soutenir la croissance par des dépenses publiques accrues et des allégements fiscaux.
Cependant, ses positions sur les questions sociétales la placent à la droite d’un PLD déjà conservateur : opposée à la réforme du nom de famille pour les couples mariés et à l’ouverture de la succession impériale aux femmes, Sanae Takaichi s’annonce comme une dirigeante aussi déterminée que clivante.
Amen K.
