Afrique : La souveraineté aurifère de l’AES inspire, le cas du Zimbabwe avec une fiscalité progressive.

Afrique : La souveraineté aurifère de l’AES inspire, le cas du Zimbabwe avec une fiscalité progressive.

Portée par la flambée historique des cours de l’or, la politique souverainiste des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) en matière de ressources minières fait des émules en Afrique. Après le Mali et le Burkina Faso, le Zimbabwe annonce à son tour une réforme fiscale visant à mieux capturer la valeur de son or, s’inspirant directement des modèles progressifs ouest-africains.

Face à des prix ayant dépassé les 4000 $ l’once en 2025, le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube, a présenté un projet de budget prévoyant un taux de redevance de 10% dès que le métal précieux atteint ou dépasse 2501 $ l’once. Cette mesure, qui doit être approuvée par le Parlement pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2026, s’inscrit dans la lignée des révisions engagées par l’AES.

Le Mali a en effet remplacé en 2024 son taux fixe de 3% par un barème progressif, allant jusqu’à 7%. Le Burkina Faso a, quant à lui, relevé ses seuils par décret en avril 2025, instaurant un taux de 8% à 3000 $, puis une augmentation automatique de 1% par palier de 500 $. Ces réformes témoignent d’une volonté commune de tirer un meilleur parti des périodes de marché haussier pour renforcer les recettes nationales.

« Les cours exceptionnels offrent une opportunité stratégique au gouvernement d’accroître la valeur ajoutée de la ressource minérale », a souligné le ministre Ncube, écho des logiques défendues à Bamako et Ouagadougou. Si la hausse actuelle profite déjà au Mali et au Burkina, elle pousse aussi d’autres nations productrices à revoir leur cadre fiscal.

Cette dynamique n’est pas sans conséquences pour les opérateurs miniers. Au Burkina Faso, la société Orezone rapporte une hausse de ses coûts totaux de production liée aux redevances. Au Mali, Allied Gold observe un impact « disproportionné » sur ses coûts pour la mine Sadiola. Au Zimbabwe, où des groupes comme Caledonia Mining sont actifs, le nouveau taux devra être intégré à leurs modèles économiques.

Alors que l’or a progressé de 57% en 2025 et que Morgan Stanley anticipe un prix à 4400 $ l’once en 2026, la tendance à une fiscalité minière plus souveraine et indexée sur les cours semble s’ancrer en Afrique. L’initiative du Zimbabwe, directement inspirée des politiques de l’AES, illustre une volonté continentale croissante de transformer la richesse du sous-sol en revenus durables pour les États.

Amen K.

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