Togo : Faure Gnassingbé nommé médiateur de la CEDEAO pour la crise en Guinée-Bissau.
Le Togo assume un rôle diplomatique clé dans la sous-région ouest-africaine. Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a été désigné par le Conseil de médiation et de sécurité (CMS) de la CEDEAO pour mener une mission de haut niveau en Guinée-Bissau, visant à désamorcer la crise politique survenue le 26 novembre 2025. Accompagné des homologues José Maria Neves du Cap-Vert et Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, ainsi que du président de la Commission CEDEAO Omar Alieu Touray, il pilotera les efforts pour restaurer l’ordre constitutionnel et favoriser une transition apaisée.
La situation en Guinée-Bissau s’est brutalement dégradée à la veille de la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 23 novembre. Un groupe d’officiers a annoncé un coup d’État, renversant le président Umaro Sissoco Embaló et son gouvernement. Les putschistes ont désigné le général Horta Nta Na Man à la tête d’une transition d’un an, plongeant le pays dans une instabilité chronique marquée par au moins neuf coups d’État depuis 1974. En réaction immédiate, la CEDEAO a suspendu la Guinée-Bissau de ses activités et exigé le retour des forces armées dans leurs casernes.
Faure Gnassingbé, déjà médiateur de l’Union africaine dans le conflit RDC-Rwanda, cumule ainsi une nouvelle mission stratégique. La délégation de haut niveau engagera un dialogue direct avec les putschistes, négociera la libération des détenus et pressera la Commission électorale nationale de publier les résultats sans délai. Cette initiative s’inscrit dans la tradition diplomatique togolaise, proactive dans les crises régionales comme au Mali ou au Tchad.
Le Togo, petite nation côtière, s’affirme comme un acteur pivot de la stabilité ouest-africaine. Faure Gnassingbé, fort de son expérience, portera les priorités CEDEAO : respect de l’ordre constitutionnel, rôle apolitique des armées et poursuite du processus électoral. La Guinée-Bissau, vulnérable aux trafics de drogue en raison de son positionnement stratégique, ne peut se permettre une nouvelle spirale de violence. Cette mission illustre l’engagement renouvelé de la CEDEAO face aux menaces sécuritaires. Succès attendu à court terme pour éviter une escalade régionale et consolider la démocratie bissau-guinéenne.
Amen K.
