Burkina Faso : La CIB-AES, une pièce maîtresse pour l’intégration et la souveraineté du Sahel
Le Burkina Faso vient de franchir une étape symbolique et concrète dans la construction de la Confédération des États du Sahel (AES). Lors d’une cérémonie officielle présidée par le Ministre de la Sécurité, le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est vu remettre sa Carte d’Identité Biométrique de la Confédération (CIB-AES). Ce geste, loin d’être anodin, marque le lancement opérationnel d’un outil destiné à redéfinir les liens entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
En recevant ce document après avoir accompli toutes les étapes d’enrôlement, le Président Traoré incarne la vision des dirigeants de l’AES. La CIB-AES matérialise une décision capitale prise lors du sommet de décembre 2024. Son objectif est triple : faciliter la libre circulation des citoyens au sein de cet espace géopolitique en devenir, renforcer la sécurité collective face aux défis communs, et stimuler les échanges économiques régionaux en créant un marché intégré.
Techniquement, la carte représente une avancée majeure. Fabriquée en polycarbonate, elle intègre des données biométriques avancées et des dispositifs de sécurité de haute technologie. Ces caractéristiques garantissent non seulement l’authenticité de l’identification et la protection des données personnelles, mais elles en font également un instrument précieux dans la lutte contre le terrorisme et le crime transnational. En permettant une identification fiable, elle contribue au renforcement de la gouvernance sécuritaire sur l’ensemble du territoire de la Confédération.
Le calendrier de déploiement est désormais arrêté. À compter de janvier 2026, l’Office national d’identification (ONI) entamera la production en série de la CIB-AES. Accessible à tout citoyen dès l’âge de 5 ans et obligatoire à partir de 13 ans, son coût est fixé à 3 500 FCFA pour une validité de dix ans. Cette accessibilité tarifaire vise à assurer une adoption large et rapide par les populations.
Au-delà de son aspect technique, la CIB-AES est chargée d’une puissante signification politique. Elle est le symbole tangible d’une souveraineté retrouvée et partagée. En choisissant de développer leur propre système d’identification, indépendant et moderne, les pays de l’AES affirment leur volonté de construire ensemble un destin commun, fondé sur des piliers concrets. La remise de la première carte au chef de l’État burkinabè envoie un message fort : l’intégration sahélienne est en marche, portée par un outil qui lie identité citoyenne, sécurité et aspirations à une prospérité collective.
Amen K.
