Cameroun : Assez de Manipulations, les Fossoyeurs de la Vérité; le décès d’Anicet Ekane n’est pas une arme politique.
Le décès de M. Anicet Ekane, président du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), fait toujours couler beaucoup d’encre et de salive, une tragédie humaine qui appelle avant tout au recueillement et à la compassion pour sa famille. Malheureusement, cet événement douloureux est en train d’être détourné de son essence pour servir des calculs politiques indignes.
Depuis l’annonce de son décès, une frange de la classe politique, animée par une opposition viscérale au régime du Président Paul Biya, s’est engouffrée dans la brèche du malheur. Au lieu d’un silence respectueux ou de condoléances dignes, certains ont choisi la surenchère médiatique, échafaudant des théories et des accusations aussi ridicules que graves sans le moindre début de preuve. Leur objectif est de de transformer un drame individuel en instrument de déstabilisation, ternir l’image du pays et alimenter un narratif de victimisation permanente.
L’opinion publique camerounaise, lucide, doit résister à cette manipulation et comprendre les faits établis. M. Anicet Ekane a été arrêté et placé en détention dans le cadre strict des procédures légales, pour des motifs liés à la loi. Les allégations de « traitements inhumains et dégradants » relèvent purement et simplement de la spéculation malveillante. Les services compétents affirment que les conditions de sa détention respectaient les normes en vigueur et qu’aucun traitement inapproprié ne lui a été infligé. La mort, phénomène universel et imprévisible, peut frapper en tout lieu et à tout moment, y compris en détention, sans que cela n’implique automatiquement une faute de l’État.
Exhorter ceux qui se livrent à ce jeu dangereux à s’abstenir n’est pas une défense du pouvoir, mais un plaidoyer pour l’éthique, la décence et la préservation du tissu social. Cette récupération politicienne est doublement cynique. Elle piétine d’abord la mémoire du défunt et aggrave la souffrance de ses proches, utilisés comme pions dans un combat qui n’est pas le leur. Ensuite, elle sape les fondements d’un débat public sain, remplaçant l’argumentation par la calomnie et la recherche de la vérité par la diffusion de rumeurs toxiques.
Le Cameroun, face à des défis multiples, n’a pas besoin de ces polémiques stériles qui divisent et enveniment les cœurs. Il a besoin d’unité, de sérieux et d’un respect sacré pour la dignité de chaque vie, y compris dans la mort. Nous appelons donc tous les acteurs politiques, médiatiques et sociaux à un sursaut de responsabilité. Cessons de verser dans le sensationnalisme morbide. Respectons le deuil de la famille Ekane. Et laissons à la justice et au temps le soin d’établir les circonstances exactes de ce décès, loin des tribunes passionnées et des manipulations éhontées. L’avenir du pays mérite mieux que cette exploitation de la tragédie.
